Osons

A l’heure où il est à la mode de se montrer comme un individu sur de soi, avançant sur le bon chemin, assumant ces choix, ces désirs, je crois, je pense qu’il serait bénéfique, intéressant, intelligent peut-être tout simplement humain de partager, échanger, ouvrir nos doutes. Enfin simplement oser dire, quand c’est le cas, que … l’on ne sait pas, qu’on hésite, qu’on aimerait ça… et ça… et ça… Qu’on a pas envie de faire de choix. Parce que choisir, c’est renoncer. Et qu’en renonçant, on est plus tout à fait nous-même, mais une caricature de nous-même. Qui est peut-être plus facile à étiqueter pour les autres. Et pour nous même. Parce que oui c’est vrai, c’est épuisant. Se demander sans-cesse, dans un flux continu, ce qu’on pense vraiment, ce qu’on ressent, ce qu’on préfère, ce qu’on voudrait, ce qu’on devrait…

Attention, je ne dis pas de douter tout le temps de tout. De toute façon, je ne suis pas en train de donner des conseils. J’essaye juste de partager. Parce que quand je partage, je me sens plus connectée au monde et donc ainsi, je crois en faire partie un peu de ce monde. Ainsi, en partageant ce doute, j’ai l’impression de lutter un peu contre la solitude. Parce que quand je regarde, je vois beaucoup de gens qui se sentent seuls, décalés, un peu incompris. C’est dommage. Parce qu’on est nombreux.

Et de douter, en voyant ça comme un élément négatif, et croire qu’on est seul à vivre ça, empêche d’avancer, de poser des actions, pour essayer, voir, tenter. Oui c’est ça on verra. Parce que de toute façon on ne peut pas vraiment savoir. Mais dans nos têtes comme dans nos corps, un boomerang revient avec l’idée  »Qu’il faut choisir LA bonne option ». Alors qu’au fond on le sait, il n’y a pas UNE bonne réponse, mais notre réponse. Ou plutôt même nos réponses.

Je pense profondément qu’il faut oser. Oser essayer, oser partager, oser se dévoiler, oser aller vers l’autre. Oser être différents. Oser y croire. Oser être vivant. Oser douter.